Coteau-du-Lac
Pour nous, Vaudreuil-Soulanges, j’aimerais un rassemblement autour du feu de nos récits où toutes les communautés de souches ou issues de la diversité culturelle seraient conviées.
Comme à une grande tablée, nous serions invités à partager nos traditions culinaires, mais aussi nos histoires ; celles de nos ancêtres s’entremêleraient à celles des héros de nos torrents fluviaux, draveurs et cageux volants.
De notre presqu’île bordée par des Outaouais et le Saint-Laurent, nous pourrions entendre les fervents de ta mémoire raviver les empreintes des peuples autochtones et celles des Perrot, de Lotbinière, Harwood, Wilson, de Rigaud, de Beaujeu et Trestler parmi les nombreuses traces laissées par nos précurseurs.
Pendant que nous croquerions le maïs, soleil de tes champs qui illumine tes terres et tes rangs, les cloches de tes paroisses de nos villes et villages se mettraient à chanter.
Et nous boirions le vin de tes vignobles !
Et nous remercierions les largesses de tes cours d’eau !
Doré, achigan, brochet et perchaude se mêleraient à l’odeur de la fumée d’anguille dansant sur la braise. Comme une bande de sœurs amusées, Beaudette, Rouge, Delisle, Quinchien, Raquette et à la Graisse rigoleraient. Certains parmi nous se divertiraient des légendes qui fourmillent dans ta colline ! Patates ou sédiments de roches laissés par la mer de Champlain ? D’autres évoqueraient les chants sacrés qui s’échappent de ton sanctuaire l’été. Et quelques-uns mentionneraient la beauté de ton paysage aux quatre saisons.
Et le canal Soulanges rejaillirait de tous ses feux ! Sa vie récréative actuelle, ainsi que les ouvriers et les ingénieurs qui l’ont façonné, de L’Embouchure jusqu’au Parc des ancres, étincelleraient d’un même soleil.
Nous accompagnerions cette grâce par Félix. Qui de mieux que l’artiste troubadour pour chantonner « Moi, mes souliers » et nous faire voyager ? Nous partirions jusqu’à la Station de la voie ferrée pour nous ouvrir à d’autres contrées.
Nous en ferions du millage, ensemble, autour de la table. Nous nous raconterions et nous nous réinventerions. Nous célébrerions l’aventure de notre destinée, ensemble, au cœur du feu de notre jardin à nous rencontrer.