Marjorie Lugari (+19)

Vaudreuil-Dorion

CONCOURS LA MAGIE DES MOTS COMQUAT

Loin de la garrigue, des paysages provençaux, des odeurs de lavande, de romarin ou de thym, des cris des martinets voyageurs et de la cymbalisation des cigales, je pris mon envol. A tire d’ailes, le voyage fut bien léger et les courants plus que favorables. A mon arrivée, j’étais bien décidée à trouver un lieu où verdure, douceur de vivre et habitants accueillants seraient les maîtres mots de mon installation. Je décidais alors de prolonger mon périple en dehors de la cité des milles lumières. Et voilà que je venais de dépasser le pont de l’île aux Tourtes, le cœur battant et rempli d’espoir, j’aspirais à un petit coin de paradis ni trop grand ni trop petit. A ma grande surprise sous mon regard, un paysage boisé et coloré se dessinait, c’était l’été indien et Vaudreuil, s’était parée de mille couleurs si flamboyantes qu’on avait l’impression d’être dans un monde irréel. De jolies maisons défilaient devant mes yeux, à chaque détour d’un chemin, j’observais fascinée une multitude d’enfants joyeux qui jouaient et riaient en toute insouciance. C’est alors que je décidais de m’imprégner de cette ambiance chaleureuse en allant m’asseoir au parc Aurèle-Joliat. Dans la douceur du soir approchant, des grillons chantaient les louanges de la ville, là ou des coccinelles enchanteresses réalisaient leurs plus belles acrobaties autour de moi. J’étais conquise. Je fus charmée par les noms fleuris donnés à ces rues, et c’est là près d’un chemin de fer que je fis le choix de déposer mes valises. Ce premier jour, ce premier train me renvoyèrent au temps de l’enfance, où le passage du train berçait déjà mes nuits. Et c’est ici que l’oiseau fit son nid. Trésor inestimable caché au fond des âmes des habitants de notre ville, c’est là même au cœur de Vaudreuil-Soulanges, où j’appris l’art de se laisser le temps de vivre.