Jean Boily (31 ans +)

Île-Perrot

Est-elle chimérique notre région hybride? Question très pertinente car Vaudreuil-Soulanges est clairement un amalgame de deux réalités fort différentes. Est-ce qu’un simple trait d’union les rend miscibles ou bien, comme l’huile et l’eau, elle est constituée de deux éléments qui ne se mélangent pas, qui n’adhèrent pas l’une à l’autre?

Examinons les de plus près voulez-vous ?

Il y a d’abord l’orgueilleuse citadine, clamant fièrement sa proximité avec la belle métropole, mais qui la garde quand même à bonne distance. On se regarde mais on ne se touche pas! Banlieue oui mais pas dortoir pour un sous. Plutôt centre culturel et commercial vibrant que Vaudreuil-Dorion où les jeunes familles trouvent tout ce dont elles ont besoin pour s’épanouir. À ses côtés, la bucolique Île Perrot, baignant paisiblement entre lacs et rivières invite au farniente et aux balades en vélo jusqu’à Pointe-du-Moulin. Et que dire de St-Lazare et Hudson qui marient, dans la troisième couronne, équitation et héritage albionnais!

L’autre partie de notre coin de pays offre tout autant, mais c’est tellement différent. En arrivant du couchant, le voyageur étonné admirera les ondoyants champs de maïs de Ste-Justine-de-Newton, passera par delà les inquiétantes dunes du Sablon tout en longeant le majestueux fleuve. C’est le pays profond, celui que nos pères ont défriché, dont ils ont déterré les pierres une par une. Puis, en se déplaçant vers le nord-ouest, l’émotion nous gagne avec son relief plus accidenté, pour nous déposer finalement au pied de notre montagne de Rigaud, jolie colline qui nous offre randonnées et faune voilée entre ski et sanctuaire.

Alors, voici mon souhait pour Vaudreuil et Soulanges. Que chacun de ses habitants passe de l’autre côté du miroir. Que tous découvrent cet autre chez-nous qu’on habite et qui nous habite. Ainsi, quand nous aurons expérimenté les deux versants de notre réalité, on aura alors réalisé, au moins dans nos coeurs, la synthèse qu’est la région de Vaudreuil-Soulanges!