Geneviève Rozon (19 ans +)

Vaudreuil-Dorion

C’était un vendredi trente-et-un octobre vers dix heures du soir. C’était une soirée bien spéciale puisque nous allions officiellement introduire de nouvelles jeunes à notre troupe scoute. Nos animatrices, bien attentionnées, avaient remarqué que nous aimions beaucoup jouer aux sorcières et tout ce qui touchait au surnaturel. Alors, afin de rendre notre montée (le terme utilisé pour l’ascension de nouveaux membres) spéciale et à notre couleur, elles ont planifié de le faire à l’Halloween et sur le terrain de la Maison Trestler. Nous avions tous déjà fait une visite de la Maison Trestler et avions entendu l’histoire de Catherine.

Alors, sous la lumière de la pleine lune, nous avons fait notre cérémonie. Nous avions été assurées que personne n’était dans la maison. Cependant, les lumières s’allumaient comme si quelqu’un s’y promenait : une fois dans une chambre au deuxième étage puis l’autre dans la cuisine au rez-de-chaussée. L’intervalle entre l’ouverture d’une lumière et la fermeture d’une autre était trop court pour qu’une personne ait le temps de s’y rendre, même à la course. Effrayées par l’idée que nous étions si près d’une maison hantée, un groupe d’entre-nous ont pris leur courage à deux mains et sont allées espionner par la fenêtre afin de voir ce qui pouvait bien déclencher les lumières.

À peine cinq minutes se sont écoulées que le groupe de courageuses est revenue, rapides comme l’éclair, en hurlant qu’elles avaient vu quelqu’un dans la maison. Elles ont décrit une femme dans une robe d’époque, la crinière bien coiffée, accotée sur le piano et leur envoyant la main avec une sourire chaleureux. Le groupe était accompagné par une animatrice qui nous a dit elle aussi avoir vu la dame.

Encore aujourd’hui mes amies scoutes et moi parlons de cet évènement sans trop savoir quoi en faire. Pour ma part, j’ai décidé de croire que Catherine a vu un groupe de jeunes filles s’amuser et a voulu s’y joindre. Avons-nous vraiment vu Catherine nous envoyer la main ce soir là ou l’avons-nous imaginé après une surdose de sucre? Le mystère perdura dans le temps comme l’histoire de la Maison Trestler.