Île-Perrot
Pour Vaudreuil-Soulanges, j’aimerais…
Un avenir en bleu. Bleu comme le fleuve que je contemple lors de mes balades où s’offrent à mes yeux une succession de paysages : le fleuve et ses teintes changeantes au gré des saisons, un paquebot solitaire sur la ligne d’horizon, des rapides agitées qui hypnotisent le regard et camouflent le son des bernaches nombreuses.
Un avenir en rouge, comme les joues des enfants qui glissent sur la grande côte en hiver, essoufflés et joyeux tandis que les adultes regrettent déjà la chaleur de leur foyer. Comme les mains chaudes des festivaliers qui applaudissent le spectacle, contents d’un moment de frénésie avec voisins et amis.
Un avenir dans le mauve qui parsème les routes magnifiées par les fleurs sauvages des champs aromatiques, bordées de clôtures de bois et de demeures anciennes juchées au milieu des pâturages.
Un avenir en jaune, comme le soleil qui réchauffe ma planche à pagaie quand je sillone, sereine, les cours d’eau calmes : sur la rive, j’admire les habitations, j’entends les éclats de rire et les chiens excités, tout en savourant la quiétude que me procure la distance.
Un avenir en vert, bien présent dans les boisés ici et là, en haut de ces arbres qui demandent à vivre longtemps, tout comme ceux que l’on souhaite planter en songeant à nos enfants.
Un avenir orangé aussi, comme les feuilles qui tombent de ces arbres quand la bourrasque se lève et qui hiberneront le temps d’un hiver, en souhaitant être toujours debout au printemps.
Pour Vaudreuil-Soulanges, j’aimerais que chaque personne puisse la percevoir dans toute sa splendeur : en bleu, rouge, mauve, jaune, vert et orangé. J’aimerais que les gens aient le désir de la protéger et la chérir, comme le plus beau des trésors. Que chacun puisse s’y sentir chez soi, que cette brise qui caresse mon visage, et qui m’incite à la suivre au gré des saisons, des activités ou des événements, se faufile à travers toute la presqu’île, afin de charmer autant l’enfant qui grandit sur sa terre, le vieillard qui y vit ses derniers jours et le visiteur de passage.