L’Île-Perrot
Dans le sol de Vaudreuil-Soulanges sont dissimulés les artefacts du passé, fragments énigmatiques de vies antérieures, pistes tangibles d’un temps révolu, qui s’accrochent à la vie à travers les histoires. La nature efface leurs traces, brouille les pistes, pour que ne subsistent que ces éclats anonymes, oubliés.
Je leur invente une existence, une utilité, un destin dans un lieu qui est mien aujourd’hui, mais qui était à tous avant, à la naissance de la terre, en ces temps immémoriaux.
Les mystères de Vaudreuil-Soulanges ne sont pas seulement dans ce qui était, mais aussi dans ce qui sera, car sur ce territoire chargé d’histoire, indécelable est la seconde qui suit.
Quand la lumière décline, inédites sont les découvertes du marcheur qui déambule dans le boisé qui s’éveille. Il pourrait apercevoir le renard caché au prochain tournant, qui guette, petit impatient, que la lune se lève et reflète d’une lueur la source d’eau en contrebas. Il pourrait plutôt admirer le lièvre qui cabriole, indifférent à sa présence. Dans l’espoir d’admirer les créatures de l’ombre, marchera-t-il jusqu’au bout de la nuit?
Rencontrais-je ce marcheur au petit matin ou vais-je plutôt profiter de la quiétude ambiante qui s’immisce par ma fenêtre ouverte pour laisser les oiseaux me faire émerger dans le réel de leur chant?
Fascinant est le futur, car il brille, prometteur, de l’éclat de tous les possibles. On le sent partout dans la région de Vaudreuil-Soulanges, vaste et magnifique, qui ne demande qu’à être découverte.
Pourtant, le plus grand mystère n’est ni en avant ni en arrière, ce n’est pas un trésor ni une lumière. Il est ici, maintenant, dans les yeux du grand-père qui regarde sa petite fille, dans le merci sonore du garçon à la brigadière au moment de traverser la rue, dans le sourire radieux de la caissière du café du coin.
Le plus grand mystère de Vaudreuil-Soulanges ce sont ses gens.
C’est toi, c’est moi, c’est nous.

