Les Cèdres
La Société Secrète des Chiens Perdus
À Vaudreuil-Dorion, les chiens avaient une étrange habitude : ils s’échappaient de leurs maisons pendant une nuit ou deux, pour revenir sains et saufs-au grand soulagement de leurs propriétaires inquiets, qui postaient sur Facebook pour demander de l’aide. Personne ne savait où allaient les chiens. Tout ce qu’on savait, c’était qu’ils revenaient indemnes.
Mais un soir, un jeune garçon curieux nommé Lucas aperçut son retriever, Hugo, s’échapper. Bien que Lucas l’appelât pour qu’il revienne, Hugo s’éloigna tranquillement, déterminé. Lucas décida de le suivre pour découvrir où il allait.
Sous le brouillard épais, Hugo s’avança silencieusement à travers les rues et dans les bois près du parc naturel Harwood. Lucas suivait de près. Après une courte promenade, ils arrivèrent dans une clairière cachée où Lucas vit quelque chose qu’il avait du mal à croire.
Des chiens. Des dizaines d’entre eux. Grands et petits, de toutes races, rassemblés en cercle autour d’un vieux chêne. Mais ils ne se contentaient pas de se promener, ils communiquaient. Lucas observa, ébahi, un vieux husky nommé Chief se tenant au centre.
« Bienvenue, amis, » aboya doucement Chief. « Encore une nuit pour profiter de la présence des uns des autres, pour partager nos joies et nos soucis. »
Hugo remua joyeusement la queue en saluant ses amis avant de rejoindre le cercle. Lucas écouta attentivement pendant que les chiens échangeaient leurs histoires-de propriétaires bienveillants, et d’aventures palpitantes, avant de commencer à jouer ensemble. C’était leur société secrète, un endroit où ils pouvaient être eux-mêmes, loin de leur vie avec leurs propriétaires.
Au fur et à mesure que la nuit tombait, les chiens commencèrent à se disperser, chacun retournant chez soi avec de beaux souvenirs. Lucas suivit Hugo, toujours stupéfait par ce qu’il venait de voir. Il comprit enfin pourquoi les chiens s’échappaient. Le mystère des chiens disparus n’était pas quelque chose à résoudre. C’était leur petit secret et Lucas était heureux de le garder ainsi.