Vaudreuil-Dorion
Elle a dans ses petites mains un fruit qu’elle goûte avec délice. Elle choisit ses portions dans le jardin de la petite maison de la rue Querbes, toujours attentive à la présence invasive d’étrangers; ils ont l’habitude de passer sur le trottoir, depuis leurs maisons voisines. De temps en temps, ils s’en approchent; Elle les observe, avec méfiance. Son nid est situé au sommet de l’une des branches de l’arbre encore nu qui s’élève imposant au-dessus du ciel vers l’infini. Cet arbre, s’habille de feuilles et couvre d’ombre, de fraîcheur et de calme les habitants du quartier, pendant les saisons chaudes. Elle passe d’un arbre à l’autre. Elle saute sur la terre-ferme, sur l’herbe mouillée et les dessus des câbles, suspendus au ciel, avec une dextérité à elle seule; ces fils sont attachés à des poteaux hostiles, décolorés, intrusifs, qui s’imposent à la nature et gâtent le paysage. Elle fait des allers-retours, vers l’arbre du jardin intérieur, près du patio voisin. Elle recherche la nourriture pour l’emmener à son nid, où ses bébés, à l’abri du froid et des hivers glacials, se réchauffent, blottis les uns contre les autres. L’hiver va bientôt s’évanouir; il n’a pas été intense. Mais ce que cette maman écureuil, travailleuse et vivante aime le plus, ce sont les merveilleux rayons du soleil, amalgamés aux couleurs des fleurs qui grandissent dans le parterre du jardin intérieur, et les magnifiques arcs-en-ciel qui, telle qu’une œuvre-d’art, de la nature et de Dieu, émergent des bruines et des brumes, les printemps de chaque année, certains soirées tristes et sans lune, dans cette ancienne belle et majestueuse ville, à l’Ouest de Montréal, Vaudreuil-Dorion.