Anna Naufal (+19)

Pincourt

Cela fait dix-neuf ans que j’habite à Pincourt, une ville qui fait partie de la municipalité régionale de comté de Vaudreuil-Soulanges. De ses dix-neuf ans, j’ai fréquenté ses écoles primaire et secondaire et j’ai travaillé uniquement dans ses lieux. Je tiens ma ville natale près du cœur, pour de multiples raisons qui se lient à la magie de Vaudreuil-Soulanges.

Tout d’abord, l’entretien de la ville. La beauté s’émane de sa propreté, de la verdure de l’herbe impeccablement taillée ainsi que les pots de fleurs qui ornent les rues. À chaque saison transitionnant à ma fenêtre, je contemple les arbres en deuil de leurs feuillages, le froid mordant de l’hiver, l’amour naissant des mammifères au printemps et la clarté festive de l’été qui embellissent Pincourt, en dépit de son ancienneté.

Ensuite, les souvenirs de mon enfance qui divulguent dans les cours d’école où j’ai créée ou détruite des amitiés, aux parcs où mes pieds de gamine coulaient dans les carrés de sable et aux trottoirs où ma mère me faisait découvrir le monde extérieur, en tirant sur ma poussette. J’y respire dans l’air un sentiment de familiarité qui m’empêche de le quitter, sa fragrance étant trop irrésistible.

Finalement, l’unicité qui se communique entre les résidents de la ville. Je l’ai surtout ressenti, suite à la perte de courant qui avait pointé son nez il y a quelques semaines. Emprise dans une malédiction commune, nous avons expérimenté les mêmes ennuis, histoires personnelles et reconnaissances envers l’aide qui nous a été offerte. En participant au soin communautaire pour mes gens, j’ai été emplie de fierté à revoir certains visages ou à en rencontrer des nouveaux. Malgré nos diverses ethnicités, que ce soit notre couleur de peau, notre genre, notre orientation sexuelle, notre nationalité ou notre religion, nous sommes tous interconnectés par le fait que nous sommes un seul groupe humain, des citoyens de Pincourt.

Encore mieux que la panne d’électricité, nos rassemblements dans les événements ou activités culturelles nous permettent de souligner nos mérites, au-dessus des feux d’artifice à la fête des pompiers, ou de développer notre personne.

C’est ainsi que je perçois le bon vivre à Vaudreuil-Soulanges.